Le syndicat des entreprises françaises des viandes
Jean-Pierre Digard, Chercheur émérite au CNRS, éthnologue, célébré par Libération pour son ouvrage précédent « Les Français et leurs animaux » Ed Fayard 1999, observait déjà «Une culture en recul» : «Les éleveurs ont une grande sensibilité pour l’animal. Alors que le nombre d’animaux de compagnie culmine en France, cette sensibilité se perd, jugeait-il en 1999. La différence entre l’animal et l’homme s’estompe, diluant l’identité des uns et des autres. ».
Autre époque, autre constat : depuis plusieurs années, les animaux sont devenus un sujet sensible. Documentaires, tribunes, pétitions émaillent l’actualité, dénonçant des actes de maltraitance ou appelant à des mesures en faveur des animaux, et prenant à témoin l’opinion publique. Le droit lui-même s’est fait l’écho de ces préoccupations avec l’introduction des animaux dans le Code civil en 2015.
C’est ce phénomène social, cette nouvelle sensibilité que scrute cet ouvrage, à sa façon aussi engagée que les tenants de la « cause animale ».
Spécialiste de la domestication animale, Jean-Pierre Digard nuance, contextualise, passe de la longue durée historique à l’examen des revendications présentes, et balaye bien des idées reçues. De quels animaux parle-t-on ? Que connaissent les urbains de la vie animale ? L’utilisation d’animaux par l’homme n’a-t-elle pas avant tout été un élément déterminant du processus de civilisation ? Et quelles seraient les conséquences d’une « libération animale » ?
S’il critique et dénonce les dérives des mouvements animaliste, antispéciste et végan, cet ouvrage met en lumière le rapport des animalistes à leur propre humanité et leur façon de diaboliser l’homme.
Extrait de la L’ACTU, la lettre hebdomadaire de Culture Viande n°19-20 du 18/05/2018
Contact : François Cassignol – fcassignol@cultureviande.fr – Tél.: 01 53 02 40 04.